Résumé :
|
Dans ce travail, nous nous interrogeons sur l'expansion concomitante de «nouvelles» pathologies adolescentes et des discours «psy» qui prétendent les arraisonner. Cette question nous ramène à l'introduction, par Freud, de la notion d' «éducation psychanalytiquement éclairée». C'est dès cette époque en effet, qu'apparaît un conflit possible entre l'application de la psychanalyse à l'éducation d'une part, et sa visée émancipatrice vis-à-vis des normes sociales d'autre part. Mais, si chez Freud, ainsi que nous essayons de le montrer à travers ses travaux sur le sujet et plus particulièrement sur sa conceptualisation du Surmoi, ce conflit est assumé, il n'en sera pas de même pour ses héritiers plus ou moins lointains, comme nous tentons de le mettre en évidence à propos de Winnicott et en reprenant les analyses de R. Castel sur «la nouvelle culture psychologique». Ce parcours historique nous permet de remettre en perspective la situation d'aujourd'hui, ce temps de «l'enfant du désir» décrit par M. Gauchet, témoin pour lui d'une mutation anthropologique considérable. L'hypothèse que nous défendons ici est que la surenchère mimétique que nous observons entre «nouveaux symptômes» et «nouveaux discours psy» est le résultat de l'affirmation sans frein d'un principe individualiste dans laquelle une psychanalyse plus ou moins «dévoyée», faute d'avoir su se limiter à son champ propre de pertinence, a largement pris sa part.
|