Résumé :
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Au-delà des cas cliniques, nous nous sommes longtemps interrogé sur l’occurrence si fréquente du scénario de la sexualité, en somme une hystérisation de l’adolescence chez l’Africaine subsaharienne d’origine. Le code par lequel cette souffrance se laisse dire et se fait voir et entendre est plein de symbolisme. Les transformations des structures familiales traditionnelles sous l’effet de la mondialisation ou de la migration ont créé de nouveaux rapports intrafamiliaux. Très souvent, nos patients semblent engagés dans un processus d’élaboration d’une personnalité syncrétique composée de deux structures psychiques parallèles, construite l’une avec les matériaux culturels du terroir et l’autre utilisant des éléments culturels étrangers. Le changement et même l’inversion voire la perversion des rôles parentaux face aux enfants qui avancent plus vite sont très problématiques. La coupure avec les racines et la tradition entraîne perte d’identité et crise d’indenté, l’effritement des balises culturelles contenantes dénudent. La nouveauté, c’est le conflit ouvert, l’affrontement entre un père et sa fille ou entre une mère et son fils. Duel que remporte souvent l’enfant, mais à quel prix ? Cette victoire inassumable de l’adolescent la fait fuir dans cette pathologie dans laquelle il est souvent difficile de mettre le parallèle entre beauté, maladie et tradition. La culpabilité de la transgression fait le lit de l’angoisse de mort qui précipite le sujet dans un trouble conversif parfois délirant. La prise en charge thérapeutique devient dès lors délicate.
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