Résumé :
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Frida Kahlo a proposé un travail fort et touchant où apparaît la part irréductible de toute vraie création. L’article présente une évocation des pensées autour du double, de ce que certains psychanalystes nomment «travail en double», au sujet d’un art autobiographique fait de miroirs aux facettes et temporalités multiples, mémoire d’immédiateté et d’unité. Cet art fait l’éloge de la durée, durée agissante retrouvée après les temps traumatiques : à travers la succession des toiles, l’artiste mexicaine semble réunifier son être après l’enchaînement de traumatismes qui affectent corps et psyché, permettant d’aborder les rapports complexes qu’entretiennent narcissisme et objectalité. Frida, de force et de fragilité : qualités d’une femme qui rassemble son être, un temps épars, grâce au visage, au regard qu’elle peint sans relâche, et donne à voir une recomposition incessante et irréductible du passé, celui-là même ou s’enracinent et l’enfance et l’art.
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