Résumé :
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Les thèses de dénonciation du contrôle social ont profondément marqué les professionnels du champ social dans les années 70, et ont contribué à transformer les conceptions et les pratiques d'intervention sociale dans les établissements et services sociaux et médico-sociaux. Si, vu d'aujourd'hui, cet héritage est indéniable, le paysage de ce secteur s'est à nouveau substantiellement modifié. La crise économique, le retour des raisonnements inspirés du libéralisme économique, la diffusion des pratiques du management moderne ont contribué à instaurer une redéfinition des rapports aux usagers de l'action sociale et des rapports entre employeurs et salariés (ou entre décideurs/financeurs et exécutants) dans les organisations du champ social. La difficulté vécue par les travailleurs sociaux tient, aujourd'hui plus qu’hier, à un décalage profond entre les préconisations de leurs dirigeants (élus politiques et directions institutionnelles) et leurs propres conceptions et aspirations sur le double plan de la mission à mettre en œuvre et des rapports entre les différentes strates de fonctionnement des organisations sociales. Cet article cherche à pointer les principales dimensions de ce décalage dans un contexte d'hégémonie managériale et à en montrer les effets chez les différents acteurs du champ.
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