Résumé :
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Dans une lignée systémique, nos avons à nous demander quelle représentation du suicide ont les suicidants par rapport à l’acte lui-même et par rapport à l’impact que ces mêmes actes ont sur leur famille. D’autre part, il convient de nous interroger sur les représentations que chaque membre de la famille peut construire de l’acte suicidaire lui-même, du sens qu’il revêt pour le jeune et les proches. Notre expérience de psychiatres dans un hôpital général nous amène à nous questionner aussi sur les représentations de cet acte chez les professionnels qui offrent des soins aigus somatiques et qui luttent pour la vie lorsque les patients eux ont opté pour la mort. Ce geste nous envoie un signal fort de perte d’espoir et d’absence de perspectives futures chez les suicidants. Il nous renvoie aussi à la question de la mort chez les médecins formés à lutter pour la vie. L’acte suicidaire est un geste violent qui renvoie aux soignants un sentiment d’impuissance et pour lequel ils se sentent démunis. Nous aborderons dans une première partie l’attitude adoptée dans le service de psychiatrie de liaison à Lausanne. Nous exposerons ensuite quelques pistes de réflexion sur la prise en charge des suicidants dans un effort de compréhension systémique. Une responsabilité majeure éthique et humaine nous incombe.
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