Résumé :
|
Une personne pauvre est moins attentive à son état de santé parce qu'elle doit faire face à d'autres problèmes qui accaparent son quotidien, […] Une personne pauvre consulte moins souvent le médecin parce que cela représente une dépense importante, […] La pauvreté a une incidence évidente sur la santé, elle crée des différences, engendre des inégalités. Cette réalité n’est pas neuve mais sa reconnaissance est plus récente. Elle suppose une adhésion croissante à une vision de la santé – non plus strictement bio-médicale – mais positive, globale et dynamique. La santé n’est plus uniquement l’absence de maladies, elle est synonyme d’un bien-être général.|Travailler sur les inégalités de santé, c’est donc veiller à garantir un accès aux droits fondamentaux constitutifs du bien-être : le droit à des revenus décents, au logement, à l’éducation, à un environnement sain, à des soins médicaux de qualité, etc. C’est inciter les professionnels de la santé, […] à travailler dans le concret ce concept de bien-être, en créant des projets qui s’élaborent en réseau et incorporent la participation des personnes. C’est favoriser ainsi chez celles-ci une prise de conscience de l’enjeu santé, une envie de changer leurs habitudes, une aptitude à adopter des comportements de santé adéquats… Il y a là, certes, une invitation alléchante, celle de reconsidérer la personne, de lui redistribuer de l’initiative, de lui redonner du pouvoir. Mais existe aussi le danger d’un glissement vers une responsabilisation individuelle accrue qui pousse à culpabiliser tous ceux qui dérogent à une série de comportements normés, étiquetés « comme bons pour la santé »,… au détriment d’une responsabilisation collective solidaire dans une société capable d’accepter la déviance, la faiblesse, la différence… Travailler sur les inégalités repose sur un partage équitable des responsabilités. (Edito)
|