Résumé :
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La retraite n'est plus, comme autrefois, un court laps de temps crépusculaire, allant de la fin de l'activité professionnelle au décès. Aujourd'hui, c'est un moment important de la vie et la pension n'est plus une obole réduite, au niveau de la charité. La retraite, telle que nous la connaissons, est l'adaptation à un changement de société où les « vieux» ne sont plus des rebuts inutiles, mais des acteurs de plein exercice de la vie quotidienne et sociale. C'est une insigne marque de progrès, une avancée primordiale.|Depuis une vingtaine d'années, elle est l'objet de nombreuses discussions, elle alimente colloques et symposiums, elle est à la source de rapports, d'articles et d'études trop fréquemment instrumentalisés. Les« personnalités qualifiées» discourent, les politiques débattent, les syndicalistes haussent le ton. Rien d'étonnant à cela: il s'agit d'un enjeu qui concerne à présent plus de 13 millions de personnes retraitées et demain bien davantage encore.|En vérité, au-delà des chiffres que l'on malmène à l'occasion, des statistiques élaborées parfois selon l'urgence et des projectiosn que l'on étend, si nécessaire, au-delà d'échénces raisonnables, ce sont deux conceptions qui s'affrontent: celle qui aspire à l'instauration d'une société de citoyens solidaires et celle qui repose sur la mise en concurrence des individus entre eux. La première rassemble, la seconde élimine. D'un côté, un pacte social républicain, permettant l'exercice, sans finalité lucrative, de la solidarité nationale, intergénérationelle et interprofessionnelle et de l'autre, le champ grand ouvert aux intérêts particuliers, au sauvetage individuel, c'est-à-dire à la loi du plus fort, du plus habile ou du moins scrupuleux. [...]
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