Résumé :
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Qu’est-ce que rêver pour l’enfant ? À la lueur de la psychanalyse – qui dégage la fonction inconsciente du rêve adulte, réalisation déguisée d’un désir refoulé –, le rêve d’enfant, tel que le situe L’interprétation du rêve freudienne, constitue un paradoxe : il exprime la désirance à l’état vif, non encore touchée par la censure, mais par là même rend l’interprétation superflue. Il figure l’infantile « en direct » d’une part en sa dimension d’avidité, disant la demande à l’autre parental mais aussi la découverte de la fonction d’excès et de signifiant du désir – comme le montre le « rêve des fraises » paradigmatique de la petite Anna, fille de Freud , d’autre part en sa dimension de terreur – confrontation à l’énigme de la demande de l’Autre, ce qui donne sa signification au cauchemar ou pavor nocturnus. Le rêve de l’enfant, témoignant de l’angoisse par l’épreuve œdipienne – ce dont témoigne le petit rêveur phobique nommé Hans – mène au « rêve d’enfance ». Il permet de redécouvrir, au cœur du rêver, l’enfant impérissable qui reste présent dans l’inaccompli de tout rêve.
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