Résumé :
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Cet article aborde la question de la difficulté concernant l'usage du pronom personnel par les enfants atteints de troubles autistiques, en essayant d'établir une liaison entre ce problème et le manque de développement non seulement de la notion du self et de l'autre, mais aussi de la constitution d'un espace mental et de la tridimensionnalité. On part de la postulation de l'existence d'une structure interactionnelle précoce qui contiendrait les représentations présymboliques du self, de l'objet et de la relation entre eux. Les auteurs formulent alors l’hypothèse qu’une telle structure, construite en grande partie à travers les échanges face-à-face, est internalisée en bloc, permettant la représentation mentale tridimensionnelle de la dyade, et donc une expérience adéquate d'espace interne et externe qui entraînerait plus tard la capacité d’employer la première personne. Le nourrisson devant sa mère se rend compte qu'il y a non seulement un espace entre eux, mais aussi une relation qui permet que deux différentes positions soient considérées: tantôt le «je» appartient à un, tantôt le « je » appartient à l'autre. Des vignettes du matériel psychanalytique d’un garçon autiste illustrent les difficultés concernant l'emploi du pronom personnel et les arrangements spatiaux qui demandent un ajustement à la position de l'autre. On conclut que, si les échanges précoces face-à-face sont atteints par une série de facteurs, la structure interactionnelle pourra être déviante, avec le conséquent préjudice de la notion d'espace interne, de la tridimensionnalité et de l’inversion nécessaire à l’usage correct du pronom personnel.
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