Résumé :
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Dans cette étude, nous partons du postulat que les processus d’acculturation travaillent dans le sens d’un écart entre les générations concernant les représentations culturelles. En nous appuyant sur les apports théoriques, nous pensons, également, que l’adolescence pourrait creuser cet écart pour rapprocher les adolescents issus de l’immigration des jeunes autochtones de leur tranche d’âge. Notre objectif, dans cette contribution, est de vérifier cet écart dans un domaine particulier, celui des représentations et vécus de la sexualité chez des adolescents issues de l’immigration. Pour ce faire, nous avons comparé, par le moyen d’un questionnaire, l’expression de cet écart auprès de deux groupes d’adolescentes âgées de 13 à 17 ans (âge moyen : 15,79, écart-type : 2,77). Le premier groupe est constitué de 67 adolescentes issues d’une immigration (algérienne, marocaine, tunisienne ou turque) provenant d’aires géographiques culturellement influencées par l’islam. Le second groupe, qui est un groupe témoin, est constitué de 37 adolescentes françaises dont la culture est influencée par le christianisme et l’héritage des Lumières. Les résultats obtenus à travers le questionnaire montrent que malgré une naissance ou une arrivée précoce dans le pays d’accueil, les jeunes adolescentes issues de culture influencées par l’islam se démarquent nettement de celles issues de l’Europe occidentale de culture influencée par le christianisme. Pour ces jeunes filles, la sexualité, voire simplement l’intimité reste taboue et se rapproche des vécus et représentations ancestraux.
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