Résumé :
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À première vue, cette association de mots, judaïsme métissé, serait un non-sens puisque la définition même du judaïsme orthodoxe en serait sa clôture très stricte. On pourrait parler dans le judaïsme d’une obsession de la séparation. Le pur et l’impur, le sacré et le profane, le licite et l’illicite. Marie Douglas dans son livre De la souillure évoque dans son chapitre sur les prescriptions alimentaires des Lévitiques dans la Bible hébraïque de « l’interdiction qui pèse sur les Hybrides ». Il est utile de s’interroger sur cette tension entre une culture juive, historiquement, profondément métissée et une identité religieuse qui se déclare ou se voudrait imperméable. Cette contradiction sera peut-être à rechercher du côté d’un façonnage historique et cet effort pour assurer à un groupe défini comme peuple en exil une continuité religieuse et une identité collective dans ce que l’on a coutume d’appeler la Diapora. Le métissage dans le judaïsme est une constante, pour un peuple en Judée et en diaspora qui a survécu dans cette identité dans un mélange de persévérance de l’identité et de sa transformation constante. Chez les Juifs, en France, un mariage sur deux est un mariage mixte, c’est-à-dire dont l’un des conjoints n’est pas juif. Dans le judaïsme, la catégorie «métis» n’existe pas. Quand l’identité culturelle et religieuse des enfants nés ou à naître est antagonistement importante pour les deux parents de religions différentes et/ou pour l’enfant qui grandi, vont se poser les questions de l’affiliation et, dans certains cas, ce que l’on peut appeler les souffrances de l’affiliation ou de l’identité.
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