Résumé :
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Dans cet article, nous examinons les implications techniques d'une vision de la latence qui n'est pas centrée uniquement sur les défenses qui caractérisent cette période, mais qui y voit au contraire une véritable poussée du développement vers une nouvelle organisation de la réalité interne «autour du changement des relations à l'objet» (Alvarez, 1989 [5], p. 79), A partir de données cliniques tirées de la psychothérapie psychanalytique (intensive) d'un garçon de 12 ans, traumatisé et une Jeune fille de 13 ans, sévèrement carencée et abusée, nous mettons en évidence l’importance de protéger l'émergence et l'élaboration du travail de latence, un travail psychique concerné par l'expérience de chercher à connaître l'objet (C) et le développement de la pensée symbolique. Une étude attentive des interprétations que Klein ( 1932) [6] offre à ses jeunes patients en âge de latence fait apparaître le soin qu'elle portait à respecter les défenses (contre des angoisses œdipiennes) de l'enfant et la désexualisation de ses relations d'objets, fruit de l' important travail d'élaboration qui a lieu dans son inconscient à cette période, et qui porte sur sa quête de connaissance du monde, La sensibilité que Klein montra à ses petites patientes annonçait déjà les importants développements dans la clinique de l'enfant en âge ou état d'esprit de latence. Ces développements ont été inspirés d'une part de l'expérience de psychothérapie psychanalytique auprès d'enfants borderline, psychotiques, sévèrement carencés, et sexuellement ou physiquement abusés, en âge de latence (Alvarez, 1989 [5] Lanyado, 2004 [26]), et de l’autre, des développements théoriques introduits par Klein (1932, 1940, 1946) [6-8], Bion (1962, 1970) [9,10], Segal (1981) [35] et Meltzer (1973, 1988) [22, 29].
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