Résumé :
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La loi de rénovation sociale et médico-sociale, dite loi 2002-2, s'affiche|délibérément comme une loi de bientraitance. Inspirée notamment des logiques fonctionnelles et instrumentales de l'entreprise marchande, elle impose aux professionnels du secteur une farouche volonté de contrôle et d'expertise. Il s'agit, de parler VRAI, d'utiliser les mots et le langage de la modernité: évaluation, qualité, efficacité, transparence, indicateurs d'activité, accréditation.|L'institution spécialisée devient prestataire de service et «l'usager» son client. Ce dernier, en dépit de sa souffrance, de sa précarité et de sa dépendance, est placé, nous dit-on, au centre du dispositif dans une posture citoyenne. R doit occuper une position de pilote et de consommateur dont il risque fort de mal s'accommoder. Dans un déni quasi absolu de tout ce qui aurait été réalisé jusqu'ici (exit la loi de 75 et les notions d'aide et d'assistance), certains diront qu'il convient de sortir (enfin) le secteur de son «amateurisme originel »...|Et si les mots d'aujourd'hui n'étaient là, en définitive, que pour ignorer superbement les maux qui encombrent, ceux de l'esprit notamment.
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