Résumé :
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"Il peut sembler, à première vue, paradoxal de lier la question des retraites avec celle de l'activité professionnelle des personnes âgées, couramment dénommées ""vétérans"" en Union Soviétique. L'âge de la retraite ne marque-t-il pas, en principe, la cessation de l'activité professionnelle? A la lecture d'un extrait du Rapport de M. Gorbatchev, prononcé lors du XXVIIe Congrès du PCUS en février 1986, où le Secrétaire Général insiste beaucoup sur le travail des retraités, cette correspondance ne paraît pas évidente. Le contexte soviétique est totalement difféent de ce que l'on connaît en Occident. La productivité des travailleurs y est généralement fible, et le déficit global de main-d'oeuvre fait des retraités une force de travail appréciable, d'autant plus que la structure interne de la population en âge d'être à la retraite est jeune. Les prestation vieillesse sont si modestes qu'elles rendent la vie des retraités précaire s'ils n'ont pas une activité complémentaire ou ne sont pas assistés par leur famille. Mais le cumul de la pension de retraite avec un salaire n'est possible que si l'activité s'exerce dans les branches où la pénurie de main-d'oeuvre est particulièrement aiguë, c'est-à-dire celles énumérées dans le discours du numéro un soviétique: ""les services, le commerce, la production de biens de consommation et des denrées agricoles"", secteurs délaissés par les jeunes car mal rétribués et de peu de prestige. Le maintien de l'activité professionnelle chez les retraités se pose en termes différents selon les régions, les statuts professionnels, l'état matrimonial et le sexe. En URSS comme dans d'autres pays, la vieillesse apparaît comme un âge propice au développement de l'inégalité."
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