Résumé :
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"L'émergence d'un nouveau rapport au temps lors du passage à la retraite est une observation banale. Le fait qu'il soit vécu par nombre d'individus comme une rupture fait néanmoins question. A partir des résultats d'une enquête menée en Belgique auprès de personnes ayant moins de cinq ans de retraite, l'auteur développe ici une double réflexion. Partant d'un point de vue phénoménologique, elle débouche sur la problématique relative à la construction du temps par les individus comme l'un des fondements de la colhérence de la personnalité, pour aborder, dans un second temps, le passage du temps ""contrait"" de la vie professionnelle à celui, ""libéré"", de la retraite. La valorisation sociale du travail productif dans le temps de la vie professionnelle s'oppose à une dévalorisation des modèles liés du temps de la vie non-active (retraite, chômage). D'oùla perte didentité et l'impression de rupture dans le temps lorque sont ébranlés les images et repères élaborés dans le champ professionnel. Si ces réflexions sont exactes, on voit qu'il ne suffit pas d'envisager l'amélioration des conditions de la retraite, mais qu'il importe de rapporter cette dernière à la mainmise du modèle économique sur l'ensemble des ""champs"" investis par l'individu durant sa vie."
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