Résumé :
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Notre expérience de pédopsychiatre de liaison en pédiatrie nous permet un repérage de l’évolution des différents regards portés sur l’enfant : ceux de la science, de la génétique, ceux de la néonatalogie, de la pédiatrie, de la psychanalyse. Si la tendance a longtemps été d’opposer l’enfant de la science à celui de la psychanalyse, il nous semble que cette opposition est en voie d’être caduque , la clinique impose d’elle-même un tel rapprochement. Il ne s’agit plus d’opposer mais de composer. D’ailleurs, ce n’est sans doute pas un hasard si la psychanalyse est plus que jamais d’actualité. Plus la science avance, plus la question du singulier se pose. Les neurosciences et la génétique sont amenées à repérer des mécanismes universaux qui aboutissent à produire de l’unique, remettant dans une actualité nouvelle ce qui fait le propre de la psychanalyse. « Pourquoi la psychanalyse ? » [Roudinesco, E. Pourquoi la psychanalyse ? Paris : Fayard, 1999]. Sans doute parce qu’elle permet d’éviter le piège des causalités et des déterminismes (qu’ils soient génétiques, épidémiologiques, pédiatriques, sociologiques et même pédopsychiatriques) et parce qu’elle offre un espace de liberté et d’imprévisible, signant là que l’histoire n’est pas le destin. Mais aussi parce que le transfert est la voie essentielle par laquelle une démarche de soin peut trouver tout son sens. Nous développons ces différents points dans le champ de la pédopsychiatrie de liaison. Dans un premier temps, nous situons les enjeux de la pédopsychiatrie de liaison. Entre l’enfant de la science et l’enfant de la psychanalyse, nous abordons la question des déterminismes en précisant que « l’avenir n’est pas écrit » [Jacquard A. , Kahn A. L’avenir n’est pas écrit. Paris : Bayard, 2001 (pp.105-126)]. Puis, nous évoquons la place de la psychanalyse et celle du pédopsychiatre, en précisant ce en quoi il est un praticien de l’inattendu, un artisan de la rencontre. Enfin, dans ce contexte, nous abordons la question de la prévention.
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