Résumé :
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En vingt ans, la société française a modifié son point de vue sur la manière de traiter la délinquance de ses propres enfants et adolescents. De l’après-guerre à l’aube du xxie siècle, un gouffre s’est ouvert qui menace les fondations des principales institutions en charge de la jeunesse. La justice, l’Éducation nationale et l’action sociale tentent de trouver de nouveaux équilibres entre leur « cœur de métier », centré sur l’Éducation et la protection et les demandes paradoxales du corps social en mal de sécurité. Il serait erroné de penser cette évolution comme un durcissement général de la société vers une vision exclusivement répressive du traitement de la jeunesse « à problèmes ». C’est la peur, conjuguée à l’idéologie de « l’immédiateté » des réponses et du refus de la possibilité même du risque, qui explique le privilège actuel accordé par les responsables politiques aux solutions d’enfermement, réel ou symbolique.
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