Résumé :
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Quentin, six mois, présente un comportement impressionnant dès la salle d'attente : il se dresse sur ses jambes qui s'agitent sans cesse comme deux ressorts, il glisse des genoux de sa mère, se tend en direction d'objets, qu'il ne prend pas, semblant aussitôt diriger son attention ailleurs. Il est quasi impossible d'obtenir son regard, il ne se calme jamais, se met en hyperextension, ne se fouisse jamais, a des mouvements incoordonnés et brutaux, il s'agite et crie beaucoup, que ce soit le père ou la mère qui le tienne. Même si la prise du biberon n'amène pas de sédation. Confrontée dans notre pratique de pédopsychiatre de secteur à des demandes de consultation pour des bébés diffciles, mais aussi pour des troubles du sommeil importants chez des enfants jeunes, nous avons noté la présence fréquente d'événements traumatiques dans le antécédents familiaux des bébés qui semblent présenter une hyperactivité. Ayant par ailleurs travaillé auparavant et continuant à recevoir de façon fréquente de parents endeuillés par des morts périnatales, nous avons rapproché nos constations cliniques dans ces deux situations. Il nous semble en effet que les deux situations peuvent mutuellement s'éclairer. Ce que nous essaierons de préciser, c'est le lien qui peut exister entre le symptôme hyperactif présenté par le bébé et le fonctionnement pscyhique maternel lors du traumatisme. En effet si on s'est beaucoup intéressé à la dépression maternelle et à son incidence dans les dysfonctionnements interactifs, à notre connaissance, il existe beaucoup moins d'études concerant la spécificité des situations traumatiques qui nous paraissent renvoyer à l'impossibilité de symbolisation, de fantasmatisation, et confronter les mères à répéter tout ce qui, en lien avec le traumatisme, ne doit en aucau cas devenir conscient. Il existe de notre point de vue une faille du système pare-excitation maternel qui entraîne chez le bébé la mise en acte moteur de ce qui est normalement transformé par le mère en éléments pensables ( éléments alpha et bêta de Bion ) , le bébé en est réduit à une mise en acte privée de tout sens par défaut de l'appareil à penser les pensées et qui,n de façon circulaire, entraîne une réponse motrice de la mère ( promener l'enfant dans les bras, le faire sauter sur les jambes, voire le mettre dans un appareil pour marcher ( you plala ) qui entretient et maintient à la fois l'acte et l'épuisement qui empêche de penser. Nous évoquerons l'importance dans ce conteste de la prise en charge précoce en thérapie mère-bébé qui peut permettre la remise en route d'une capacité de penser. Le risque de la fuite dans la guérison, que ce soit celle qui se produit très rapidement après le début de la prise en charge, avant qu'il y ait eu élaboration et intériorisation, ou celle illusoire apportée par la marche qui, par l'autonomie qu'elle procure, donne l'impression que l'enfant s'est calmé.
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