Résumé :
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Les troubles archaïques peuvent être envisagés comme la persistance d'événements sensoritoniques qui ne peuvent se lier (pour des raisons constitutionnelles et/ou environnementales précoces) aux significations imaginaires organisatrices habituellement fournies à l'enfant par son environnement. Cette sensorimotricité non représentée laisse l'enfant en proie à des vécus corporels envahissants qui lui sont incompréhensibles, imprévisibles et qui restent profondément angoissants. Celui-ci développe alors des stratégies compensatoires de l'ordre de l'hyperfonctionnement d'une sensorialité, la vision notamment, stéréotypée et donc maîtrisable et prévisible, et de solutions imaginaires rudimentaires et contraignantes se rapportant à la forme, à la déformation, à la matière et non à autrui. Par leur dévoilement progressif et respectueux puis par la proposition d'un tri et de liens plus organisateurs et vivants, et notamment dans un travail sur la figuration et le perceptif sensoriel, le psychomotricien permet la transformation de la sensoritonicité non liée en une expérience psychomotrice nouant patiemment le somatique, le psychique et le lien à autrui. Il accompagne l'enfant dans un travail de connaissance de son corps, et de l'espace et de l'objet tout autant, construisant avec lui un espace corporel, celui du moi psychomoteur, fondamental dans le développement des capacités de communication et de croissance psychique, soutenant les capacités cognitives dans un lien toujours renouvelé à l'expérience du corps propre. Deux exemples cliniques illustrent le propos théorique.
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