Résumé :
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"Cette étude repose sur une thérapie d'essence psychanalytique à médiation corporelle conduite par Pascale Mullot-Blum auprès d'un jeune garçon présentant des traits autistiques manifestes, tant dans le retrait relationnel que dans les troubles de la communication verbale et non verbale. La reprise, pas à pas, du contenu des rencontres, à la lumière de l'engagement transférentiel, permet de repérer en quoi, à partir de ses expériences corporelles, l'enfant se saisit de l'offre de sens qui lui est faite, pour voiler ce qui jusqu'alors était source d'angoisses. Une progressive élaboration des repères identitaires peut s'effectuer et dès lors, l'activité de pensée s'enrichit, le langage émerge, parallèlement à une régression des troubles qui, jusqu'alors, conféraient au sujet une protection face à un environnement vécu comme exempt de désir. Ce travail met en évidence la nécessité, pour que le sujet se construise et s'affirme, d'une subordination de ce sujet à la relation à un autre, quand celui-ci peut se faire vecteur du désir au-delà de la demande. Dans ce cas où la dynamique familiale désirante semble défaillante, le thérapeute est amené, dans la cure avec l'enfant, à prendre la place de l'Autre primordial (parental), en reconnaissant à chacune de ses productions une valeur signifiante et en se constituant comme le lieu d'adresse du message supposé de l'enfant. Cette posture éthique du thérapeute renvoie aux concepts de ""capacité d'illusion anticipatrice"" (Laznik), de ""violence primaire"" (Aulagnier) et de ""construction en analyse"" (Kolko). Elle passe nécessairement par un travail avec le corps qui est le seul lieu d'expression de l'enfant."
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