Résumé :
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L'article teste la pertinence empirique du théorème de l'individualisation, selon lequel le niveau de violence interne à la société s'accroît en raison de l'affranchissement des individus à l'égard des valeurs de leur propre culture ainsi que des cadres culturels et collectifs. Bien entendu, cette assertion pessimiste s'oppose terme à terme à celle de Durkheim, selon lequel la morale de l'égalité et de l'universalisme, composantes fortes de l'individualisme, réduisent le niveau de violence de la société. Au terme d'une analyse de corrélation entre le niveau des homicides dans tout en ensemble de pays et d'indicateurs portant sur les niveaux d'individualisme, de soumission à l'autorité et de tolérance au risque, ainsi que d'indicateurs socio-économiques, il ressort que ce ne sont pas les processus d'individualisation qui pèsent sur les niveaux de violence, mais l'augmentation des orientations collectivistes et de l'exclusion sociale. Ces évolutions se nichent également dans divers pays d'Europe de l'ouest, caractérisés par un processus de recollectivisation de leurs structures sociales.
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