Résumé :
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La politique de traitement de la pauvreté en Belgique mobilise de nombreux niveaux de l'action publique : centres publics d'aide sociale ( niveau municipal ), gouvernement régional pour la politique de formation et d'insertion professionnelle, gouvernement fédéral pour la politique de l'emploi et de l'égalité des chances. Encore ne s'agit-il que des acteurs les plus visibles.|Cette complexité belge doit sans doute moins à la logique des subsidiarité dont parle Michel Autés qu'à la structure quasi-confédérale de l'Etat qui fait des régions, dans leurs domaines de compétence propres, des entités de niveau égal à celui de l'Etat fédéral, et leur donne donc une grande latitude pour mener leurs politiques spécifiques. Cette situation institutionnelle s'accompagne ( et c'est en partie, d'ailleurs, ce qui l'explique) d'un réel processus de différentiation des sociétés, sur le plans politique, culturel, économique. En particulier, le taux de chômage belge cache une réalité fort hétérogène sur le plan régional.|Dans le texte qui suit, on s'intéressera essentiellement à certains aspects de la politique d'insertion en Wallonie, qui est du ressort des autorités régionales. Cette politique est au coeur du dispositif de lutte contre la pauvreté. Et surtout, elle constitue un lieu de focalisation exemplaire des enjeux de fond auxquels est confronté l'Etat social : le rapport entre public et privé, la relation entre intégration et travail, le rapport entre justice distributive et reconnaissance, et in fine, le rapport entre justice et solidarité.
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