Résumé :
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La réforme de la Protection de l'Enfance intervient à un moment où les internats spécialisés sont en question sur leur avenir.|Exposée à la critiques pour leur coût et une visibilité insuffisante de leurs résultats, souvent déstablisées au quotidien par des groupes d'adolescents igouvernables, interpellées par un mouvement de désinstituionalisation qui dépasse les frontières européennes, interrogées sur leur identié par la création successive des centres éducatifs renforcés et fermés puis des internats de réussite scolaire, les maisons d'enfants sont en fait soumises à une injonction paradoxale : contenir, cadrer, faire vivre ensemble des individualités en souffrance et dans le même temps, personnaliser les parcours, flexibiliser l'organisation, diversifier les prestations en réalisant du sur mesure.|Aujourd'hui les équipes sont mises à l'épreuve d'autant plus que l'évaluation du droit du travail bouleverse l'organisation classique des internats , en effet, les fonctionnements acquis deviennent illégaux, ce qui remet en cause les représentations classiques de l'intervention en internat basées sur la continuité du suivi éducatif ( les éducateurs se relayant jour et nuit, organisant les temps de vacances sous forme de transferts et de camps...).|Dans ce contexte, la réforme de la Protection de l'Enfance peut constituer une opportunité de refondation à l'heure où les internats spécialisés ont à conquérir une nouvelle légitimité. Pour s'ouvrir un avenir, les organisations résidentielles se doivent de repenser leurs pratiques à nouveaux frais, de les diversifier, de les modéliser sans les uniformiser, d'en rendre compte de manière plus explicite.|Cet article a pour ambition de contribuer à cette refondation en recensant, sans prétendre à l'exhaustivité, les pistes d'une redéfinition en profondeur des pratiques institutionnelles en internat.
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