Résumé :
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Parmi les questions récurrentes que nous pose l'accompagnement de nos concitoyens, lorsque leur situation exige qu'on leur vienne en aide, le respect du libre arbitre de la personne est souvent au centre de nos difficultés et de nos réflexions. Chacun est alors pris dans une double contrainte qui consiste à réduire la liberté de l'autre au motif de sa protection et de sa fragilité.|Si l'on admet que, pourtant, à peu de choses près, chacun est a priori de bonne volonté et qu'il met en oeuvre des compétences réelles et de plus en plus développées, il nous faut, pour comprendre, faire l'hypothèse que la mise à mal du libre arbitre est, en fait, liée non aux personnes mais au traitement social dont, vieillissant, nous faisons ou risquons de faire l'objet.|La proximité sémantique entre libre arbitre, autonomie et dépendance porte en elle-même un paradoxe qui nous piège et qu'ils nous faut explorer pour tenter d'en déjouer les effets.|Les réponses qui en découlent, en établisement comme à domicile, sont largement déterminées par le regard négatif que, durablement, nous portons sur la vieillesse. C'est ce regard qui disqualifie la personne et entraîne des pratiques indignes, même lorsqu'elles sont masquées par des discriminations prétenduement positives. On ne peut alors tenter de sortir de ces troubles contraintes que par l'exigence d'un travail éthique.
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