Résumé :
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Lorsqu’à l’adolescence, en raison de troubles psychiques, une intervention thérapeutique est nécessaire, sa mise en place et surtout sa poursuite restent difficiles. Malgré la diversification des approches thérapeutiques ces 50 dernières années, la question de savoir comment amener un adolescent à accepter des soins psychiques reste entière de même que lorsqu’il s’agit de garder l’adolescent en traitement au-delà des premiers entretiens d’évaluation. En 1983, dans un article intitulé « Adolescence dépressive, pathologie du narcissisme et échecs thérapeutiques », Ladame souligne la difficulté de prendre en traitement des adolescents gravement malades dont la fragilité narcissique leur fait ressentir que tout commerce avec l’objet est ressenti comme un péril potentiel pour leur identité mal assurée « ballottés entre le Charybde de la persécution et le Scylla de la mortification ». Ces difficultés peuvent pourtant ne pas être rédhibitoires et une clinique des adolescents gravement perturbés nous a amenés à expérimenter et à proposer des aménagements du cadre dans des thérapies par essence psychodynamiques afin de les rendre supportables à un narcissisme mis à mal. Nous nous étayerons sur l’exemple d’un traitement qui a été précédé par cette étrange demande « Pouvez-vous me faire une thérapie ambulante ? » et essayerons de mettre en évidence les obstacles majeurs à la poursuite des traitements ainsi que les avantages, risques et limites de telles adaptations.
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