Résumé :
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"Le concept de violence institutionnelle a subi depuis sa formalisation initiale un double glissement sémantique. La notion de ""violence en institution"" tend à se substituer à celle de ""violence institutionnelle"" mettant ainsi plus l'accent sur la violence émanant des usagers et à celle de ""maltraitance"". Alors que l'usage de la notion de violence et son application au champ des institutions spécialisées, dans son intention d'alerte voire de dénonciation, tendait à produire une prise de conscience, celui de maltraitance attire en premier l'attention sur l'inversion qui peut conduire à mal traiter. En alertant ainsi sur le dévoiement d'une mission première de protection et d'éducation, il apparaît actuellement plus congruent avec le développement de l'évaluation et plus performant pour modifier des représentations et des pratiques.|Tandis que le glissement de la ""maltraitance"" à la ""bientraitance"", en proclamant l'excellence de l'institution et la promotion de la bientraitance met davantage l'accent sur les normes et procédures que sur la recherche d'une institution ""suffisamment bonne"". Par une sorte d'euphémisation et l'abandon de la référence explicite à la prévention de la maltraitance, ne risquons-nous pas de perdre l'intention de la vigilance et l'attention à l'autre qui ne se résolvent pas par les seuls modes procéduraux? Nous en avons une illustration lors des incitations actuelles en matière de protocoles de signalement et de traitement."
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