Résumé :
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L'absentéisme scolaire ne constitue pas une nouvelle forme de déviance. Au moment même de l'instauration de l'école obligatoire, celle-ci a fait l'objet d'un résistance. Mais si la norme d'assiduité scolaire s'est d'emblée confrontée à l'absence de certains élèves, la constitution de l'absentéisme en tant que problème social est très récente. Ce n'est effectivement qu'à partir du moment où cette question a été associée à celle des jeunes de banlieue, indissociablement conçus comme dangereux et en danger, qu'entre la fin des années 1990 et le milieu des années 2000, elle s'est imposée et thématisée sur la scène publique comme un problème préoccupant exigeant des solutions collectives. A partir de l'exploitation de textes officiels, rapports institutionnels, discours politiques et documents médiatiques, cet article propose de retracer quelques-unes des étapes de cette période, en étudiant les manières de dire et de faire, travaillés au cours d'un processus de socialisation collectif, qui ont constitué progressivement la pratique de l'absentéisme comme étant avant tout un problème de sécurité intérieure.
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