Résumé :
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""" Identité en mouvement. "". Vaste, trop vaste sujet. Il y a dire et à réfléchir, et à proposer sur tant d'entrées possibles : les identités professionnelles et leur bouleversement par la logique des seules compétences et par l'épuisante gestion du malheur , les identités sexuées et leur reproduction, à la fois des places et des enfermements , les identités en construction et vacillantes des adolescents en quête des sens , les identités sociales où certains qui se croyaient protégés par leur statut se retrouvent chômeurs et nécessiteux...|Nous avons choisi d'ouvrir la porte des identités lues au filtre de l'ailleurs, de l'étranger, de l'autre. Sans ignorer toutes ces autres pièces habitées, que nous visiterons plus tard.|Parler de l'étranger dans le secteur du travail social et de la santé mentale, cela renvoie vite à des images, des pratiques, des luttes aussi. L'actualité politique y contribue largement : polygamie, squats, sans-papiers, expulsions...|Identité, étranger, les professionnels connaissent. Et des réponses existent : prise en compte de la culture de l'autre dans une obligation professionnelle de compréhension de la logique qui l'anime , articulation de cette compréhension avec les lois de la république|( excision, polygamie, responsabilité parentale...) , travail de soutien en réponse à la souffrance psychique du déraciné, intérêts et limites des accompagnements collectifs communautaristes...|Des débats durs existent aussi : intérêts et limites, parfois contresens des thérapies dites "" interculturelles "". Risques des enfermements ethniques. Nécessité, ou pas, d'être de la même couleur, même religion, même origine que les usagers...|Ces débats sont également politiques et culturels : Franz Fanon, auquel VST va consacrer un prochain dossier, qui nous rappelle avec insistance que c'est le dominé lui-même qui crée sa domination par sa posture même de dominé. Aujourd'hui gaston Kelman qui, dans son bel essai Je suis noir et je n'aime pas le manioc, refuse l'identité floue et imaginaire d'Africain et qui nous alerte sur la constitution d'une identité folle de black.|Autre question : l'autre n'est-il autre que quand il diffère profondément de moi par quelques caractères très visibles ? Je sais que je dois faire du chemin pour prendre en compte cet usager qui parle une autre langue, qui a d'autres références que les miennes. Est-ce que je fais le même chemin pour entendre celui qui me paraît être comme moi ? L'interculturel est permanent dans la relation éducative et soignante, c'est une évidence.|Nous revoici alors dans le quotidien et la permanence du travail, éclairés par ce dossier."
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