Résumé :
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Cette étude porte sur les liens de continuité entre rapport phobique et rapport fétichique au corps propre dans la psychopathologie de l'adolescent. Ces deux types de rapport aux corps semblent en effet se retrouver dans des mêmes champs symptomatiques : la dysmorphobie, le mutisme, l'érythrophobie, les troubles du comportement alimentaire, etc.Dans la première partie, nous étudions le phénomène de fétichisation du symptôme phobique et ses trois grands signes cliniques : l'évanouissement de la plainte, l'exclusion de l'objet phobogène du réseau associatif et l'incrustation de l'objet phobogène à la relation d'objet. Dans la seconde partie, nous essayons de dégager l'enseignement que nous apporte cette clinique adolescente quant aux relations structurelles de continuité qui existent entre l'objet phobogène et l'objet fétiche en psychopathologie générale. Nous présentons, selon les points de vue topique économique et dynamique notre hypothèse métapsychologique selon laquelle al structure du symptôme phobique serait l'envers de celle du symptôme fétichique. Du point de vue topique nous rendons compte de cette relation en miroir de la façon suivante : le moi pervers est majoritairement clivé, excepté à l'endroit de l'objet fétiche, alors que, à contrario, le moi névrotique est majoritairement intégré, excepté à l'endroit de l'objet phobogène. Enfin, nous étudions le phénomène de phobogénéisation du syndrome fétichique. Nous décrivons notamment les écueils cliniques qui peuvent lui être corrélés. L'objectif de cette étude est d'apporter des éléments théoriques et cliniques permettant un diagnostic différentiel, mais surtout évolutif, des manifestations phobiques et fétichiques émergeant à l'adolescence et ayant rapport au corps propre, ainsi qu'à un ajustement des prises en charge.
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