Résumé :
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Cet article tente de rendre compte de la construction d’un métier, celui de psychologue du travail dans l’institution hospitalière. L’expérience qui se dessine montre clairement que la tâche du clinicien du travail, dans une institution comme l’hôpital, consiste avant tout à rentrer, avec les sujets qui demandent son action, à l’intérieur même du condensé passionnel qui bouleverse l’activité des soignants et qui pénètre et rend difficile l’activité collective. L’action des cliniciens du travail vise à mettre en lumière comment ce qui pousse chacun vers l’accomplissement d’actions visant à faire au mieux ce qu’il faut faire peut être empêché par la « condensation » de passions négatives. Ces « passions » résultent d’une organisation du travail non développée par les collectifs, notamment lorsque ces derniers sont réduits à n’être que des auteurs (de l’activité) sans autorité sur son organisation. Deux situations cliniques montreront comment la tension entre organisation prescrite et auto-organisation empêchée des collectifs des soignants peut être transformée en possibilités d’action nouvelles, grâce au cadre proposé par les cliniciens du travail.
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