Résumé :
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A partir de l'analyse de l'arrêt Perruche, le but de cet article est de développer une réflexion philosophique capable de montrer que le handicap peut être vu comme une forme de différence: une différence qui peut parfois être difficile à vivre mais qui, en même temps, peut ne pas impliquer qu'une personne handicapée soit malheureuse, et qu'une vie avec un handicap ne soit pas en soi digne d'être vécue. Les auteurs ont retenu 2 stratégies philosophiques pour montrer l'existence étroite entre handicap, choix moraux et valeur du monde: d'une part, l'approche conséquentialiste de Harrris, selon laquelle il est objectivement vrai que la valeur du monde diminue s'il naît un enfant handicapé* d'autre part, l'approche de Steinbock, selon laquelle il peut être vrai subjectivement que le monde change de valeur. Dans les deux cas, cependant, il y a quelque chose qui n'est pas pris en compte, c'est le point de vue subjectif des personnes handicapées. il y a aussi une prémisse cachée, à savoir l'idée que les parents, et plus généralement la société des personnes en bonne santé, ont le droit (et le devoir) de juger si une personne a, ou n'a pas, le droit de naître et, en conséquence, si une vie est, ou n'est pas, digne d'être vécue.
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