Résumé :
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L’homme a besoin d’explications. Y compris sur ses propres comportements. Dans les pays occidentaux, les troubles de la personnalité touchent environ une personne sur dix. Pourquoi ces troubles, qui sont pour moitié sous influence génétique, ont-ils persisté dans le temps et n’ont pas été éliminés au cours de l’évolution humaine ? Y aurait-il eu, dans un lointain passé, un bénéfice pour les individus ou plus largement pour les groupes à maintenir ces troubles ? Et si oui, lesquels ?Dans ce livre, l’auteur apporte des éléments de réponses à ces questions en se basant sur la psychiatrie évolutionniste, discipline nouvelle qui tente d’intégrer la dimension évolutionniste dans la compréhension de la maladie mentale. Mais il va au-delà de cette discipline en cherchant une explication au niveau du groupe et pas seulement de l’individu. Inenvisageable il y a encore une quinzaine d’années, la sélection naturelle au niveau du groupe est désormais reconnue comme un des moteurs possibles de l’évolution. Ainsi, selon l’auteur, les individus atteints par ce qu’on considère aujourd’hui comme un trouble de personnalité auraient joué un rôle déterminant dans la structuration des groupes d’Homo sapiens. Par exemple, la personnalité dépendante – ce besoin d’être pris en charge par les autres – aurait permis le maintien d’une forme d’altruisme non « institutionnalisé » par la société et indispensable à la survie des groupes. Ou encore la personnalité schizotypique, avec ses visions et hallucinations, aurait facilité la compréhension de l’« autre monde », permettant d’éviter à chaque membre du groupe d’affronter ces angoissants mystères, et se serait ainsi posé comme précurseur de l’homme religieux.
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