Résumé :
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La santé est désormais au coeur de la définition du politique. Elle l'est à travers les transformations de l'action public qu'entraîne la généralisation de la réduction des risques et du principe de précaution. Elle l'est plus encore par le développement de formes inédites de rapport à soi qu'induisent les nouveaux dispositifs de régulation des corps. Affichant pour finalité des améliorations profitables à tous et à chacun, reposant sur des méthodes épidémiologiques de mieux en mieux éprouvées, la santé publique impose des valeurs et des procédures qui semblent aller de soi et qui résistent à l'analyse. C'est ce que ce livre démontre. D'une part, en s'intéressant aux cultures politiques de la santé publique, aux normes, aux savoirs, aux discours qui manifestent ses pouvoirs. Et d'autre part, en examinant ses politiques culturelles, la manière dont elle traite les individus et les collectivités auxquels elle attribue des croyances, qui s'opposent à ses propres vérités, et des résistances qui ralentissent son progrès. Les études proposées dans ce livre ne se limitent pas au seul cas fre. Elles portent sur des politiques européennes et africaines de lutte contre le sida, sur des actions conduites à Marseille ou à Londres dans le domaine de la toxicomanie, sur des programmes de santé reproductive menés auprès des femmes amérindiennes, sur la prise en charge des étrangers et des minorités par l'ethnopsychiatrie, sur la mise ne oeuvre des connaissance et des techniques de l'épidémiologie et de la génétique. Elles analysent les non-dit sur lesquels repose le travail de la santé publique et font ressortir les réalités qu'il méconnaît, à commencer par les inégalités qu'il néglige ou qu'il renforce.
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