|
Résumé :
|
Les Roms représentent 2% de l'ensemble de la population européenne, autrement dit, 10 à 12 millions en Europe. Leur espérance de vie est de 10 à 15 ans inférieure par rapport au reste de la population des pays européens. Leurs conditions de vie sont particulièrement rudes et ils subissent une discrimination importante quel que soit le lieu où ils vivent. De plus, la femme évolue dans un milieu patriarcal fort et a peu de suivi pour ses nombreuses grossesses. Cette étude cherche à savoir si elles ont la possibilité de se sentir en bonne santé, de l'acquérir ou de la maintenir, et ce, dans une vision globale et à long terme. Nous étudions les représentations et les comportements de santé des femmes Rom migrantes à Bruxelles pour savoir si par la suite, il serait réaliste d'imaginer des actions contenant une perspective de promotion à la santé envers ces femmes. C'est une recherche exploratoire, contenant une analyse qualitative avec des entretiens semi-dirigés. Pour traiter les données, une analyse thématique est réalisée par approche catégorielle. Douze femmes roms migrantes vivant à Bruxelles sont interviewées. Les résultats montrent que les femmes Roms accordent de l'importance à la santé, que ce soit la leur ou celle de leur famille. Elles se la représentent de manière globale (problèmes d'argent, de difficulté sociale ou administrative). Elles ont conscience de la présence de nombreux déterminants influençant leur santé. De plus, elles sont bien dans un processus de maintien de santé, évitant les problèmes et les maladies au jour le jour. Les représentations de la maladie ont un impact sur leurs comportements, notamment la peur des maladies graves engendrant une absence de soins ou l'utilisation des services d'urgences. Les femmes, en agissant sur leurs représentations, pourraient évoluer dans leurs comportements sur l'automédication et l'utilisation des services d'urgences. Dans la continuité de cette étude, une analyse de leurs besoins en éducation pour la santé serait intéressante à réaliser ainsi qu'un travail de recherche sur ce que pourraient apporter, dans cette même perspective, les médicatrices interculturelles.
|
