Résumé :
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Comment appréhender les pratiques ordinaires d’alimentation des ménages ouvriers dans la seconde moitié du 19e siècle ? Quelles sources nous permettent d’accéder aux repas quotidiens, aux courses ou aux préparations domestiques ? L’histoire sociale est traversée de nombreux débats sur la façon d’assurer aux classes laborieuses le bon marché et la qualité sanitaire des aliments. Orchestrés par un ensemble de réformateurs, ces débats trouvent une traduction concrète dans une série de dispositifs pratiques et réglementaires, tels que les cantines ou la taxe du pain. Ces contributions pratiques et savantes à la réforme de l’alimentation populaire forment autant de sources documentaires primaires disponibles pour l’interprétation, à condition d’adopter une posture de recherche critique. En restituant les contextes d’énonciation, l’auteur explicite le point de vue à partir duquel les enquêteurs sociaux observent, s’étonnent, jugent, concluent et recommandent . elle appréhende les principes cognitifs à la base de leurs projets réformateurs et les réponses ouvrières en terme d’usages. Articulant l’élaboration d’une question réformatrice sur l’alimentation à l’étude des pratiques alimentaires en milieu populaire, l’enquête nous mène ainsi à travers les cantines patronales, les boutiques sociétaires, les étals de boucheries, les marchés de « seconde bouche » ou les restaurants à prix fixe...
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