Résumé :
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Au centre de toute relation sociale entre des individus ou entre des groupes, des collectivités, la relation d’altérité fondant le Eux et le Nous recèle en elle-même un enjeu éthique dont ne peuvent s’abstraire les interventions cliniques et sociales. Si l’altérité procède des relations sociales où elle devient constitutive du lien social et pose la question de l’éthique de la relation à l’autre, elle prend une acuité particulière dans les sociétés dites « multiculturelles » où les valeurs des uns se mesurent à celles des autres, où individualisme et universalisme se confrontent, où le droit à la différence des individus prend inévitablement le risque de conduire à la différence des droits.Cet ouvrage est un recueil de réflexions et d’analyses ancrées dans l’étude des pratiques de l’intervention clinique et sociale en situation interethnique. Dans les sociétés pluralistes, les questions d’altérité culturelle ne peuvent être banalisées car dans l’intervention elles sont toujours étroitement liées à l’équité, à l’égalité et aux droits, soit à l’exercice même de la citoyenneté. L’altérité, au sens de la reconnaissance d’un autre que nous-mêmes, procède d’une construction historique, socialement située, au cours de laquelle les individus donnent un certain sens à leurs relations avec d’autres individus, s’octroient et assignent des positions, définissent des statuts et décident des droits pour eux-mêmes et ceux qui les entourent. Véritable dialectique du rapport à soi par cette reconnaissance d’un autre, elle peut se faire ouverture et source de construction identitaire plus riche mais également fermeture, pouvoir de réification ou d’exclusion
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