Résumé :
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"Depuis 1950, la technologie biomédicale ont eu pour effet l'allongement de la durée de vie et corollairement l'augmentation de la prévalence des maladies chroniques dont la prise en charge constitue actuellement la principale cause d'hospitalisation et d'intervention médicale. Dans ce contexte, à l'équation ""diagnostic correct + prescription adéquate"" s'ajoute un nouvel élément indispensable à la qualité des soins : le respect du traitement (ou compliance). Après avoir mis en évidence l'existence d'un consensus sur le fait que les patients ne suivent que peu les prescriptions reçues (20 à 60%), cette thèse s'est attachée à l'étude et la compréhension de la non-compliance sous l'angle de l'éducation du patient. La perspective de recherche choisie s'écarte des approches biomédicales, pharmacologique et épidémiologique pour se centrer sur la relation thérapeutique, d'un point de vue constructiviste, subjectiviste et objectiviste, où les influences respectives des facteurs liés aux soignants, aux patients, au contexte des soins et au traitement lui-même ont été analysées. A partir d'une revue critique de 19 modèles théoriques explicatifs (biomédicaux et psychosociaux) de la compliance, un cadre explicatif global et intégratif, inscrit dans l'approche biopsychosociale de promotion de la santé a été developpé et proposé pour l'explication de la compliance et du processus d'adaptation du patient à la maladie chronique. Les 50 facteurs principaux, inclus dans ce ""modèle"" ont ensuite été définis et opérationalisés. Une recherche exploratoire a été réalisée avec 400 patients chroniques de 10 hôpitaux de la Communauté française et du nord de la France. Cette recherche a mis en évidence l'influence des représentations de la santé, de la maladie et de la relation de soins, du rôle des soignants, des perceptions des patients relatives à l'acceptabilité, l'efficacité et la faisabilité des traitements qui leur sont prescrits."
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