Résumé :
|
"Les psychostimulants sont consommés seuls ou associés à l'alcool, au cannabis, aux opiacés ou aux tranquillisants selon les régions. Les expérimentations de drogues illicites en Europe se font généralement dans un contexte récréatif et comportent souvent, à côté de l'alcool et du cannabis, de l'ecstasy ou de la cocaïne. De nombreuses observations cliniques montrent que les usagers dépendants de la cocaïne ont souvent recours à l'alcool pour en atténuer les effets négatifs pendant la ""descente"". Le traitement des addictions aux stimulants est difficile. Les polyconsommations (alcool, cannabis, tabac, opiacés) le rendent encore plus difficile. Plus souvent que dans les héroïnomanies, le patient est réticent à déclarer son addiction et à demander de l'aide. Le phénomène est accentué dans les polyconsommations par la méconnaissance des effets néfastes, plus marquée que dans les autres usages. Le traitement de l'addiction aux stimulants impose de mettre en place des modes de prise en charge institutionnels et psychothérapeutiques structurés, associés aux médicaments. Dépourvue de traitement médicamenteux validé, la prise en charge des toxicomanes aux stimulants apparaît plus malaisée que celle des héroïnomanes, mais au moins on leur parle encore. Dans le cadre des polyconsommations avec stimulants, on vise aujourd'hui généralement l'abstinence totale (si nécessaire avec des étapes intermédiaires de diminution de doses) sauf lorsque prédomine une addiction aux opiacés qui nécessite une substitution. Il est généralement préférable de traiter d'emblée l'ensemble des addictions avec stimulants afin d'éviter des rechutes déclenchées par le maintien d'une consommation, pour deux raisons: les réflexes conditionnés de consommations d'une drogue relancent le désir d'une autre drogue qui lui était associée , les polyaddictions activent différents réseaux de neuromédiateurs partiellement interconnectés, si l'un est activé par l'une des drogues, il risque de propager l'activation à un réseau interconnecté."
|