Résumé :
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"Depuis son apparition, de plus en plus de théoriciens en psychologie clinique s'intéressent au phénomène terroriste et polémiquent sur l'utilité et la validité de l'inclusion de son auteur dans l'investigation clinique. Les présents auteurs considèrent que l'existence ou la non existence d'un syndrome terroriste est indépendante de la nécessité qu'il y a pour le chercheur clinicien de s'efforcer à découvrir et à comprendre les structures psychodynamiques, les mécanismes cognitifs, les éléments de motivation individuelle opérants, qui s'expriment à travers l'embrigadement, la rhétorique et le passage à l'acte terroriste car il est le seul à détenir les outils méthodologiques et conceptuels propres à éclairer la recherche sur les aspects essentiels de ce phénomène psychologique et épiphénomène sociologique.|Apès avoir passé en revue les aspects irrationnels et la structure paranoïde de la dynamique et de la rhétorique terroriste, aux niveaux intra et extra organisationnel, suggérant l'existence effective d'une étiologie psychologistique du terrorisme, l'approche Adlérienne a été développée pour l'analyse des éléments affectifs de ""haine"" et de ""mépris"" que les données (entre autre psychobiographiques) existantes nous autorisent à suggérer comme inhérentes au terrorisme. Deux modèles d'explication psychanalytique complémentaires entre eux ont été proposés, faisant intervenir, d'une part, le repli narcissique, et, d'autre part, le développement partiel du Surmoi comme éléments essentiels sur lesquels s'échafaude la structure individuelle terroriste. Néanmoins, la conclusion de cet article est que, pathologique ou non, la structure psychodynamique du terroriste est un produit culturel, hyperconformiste dans le cas des idéologies dites vigilantes et/ou fondamentalistes, ou contre-culturel (la contre-culture étant considérée comme une dérivée, une perversion de la culture dominante du terroriste, ou, plus concrètement le retournement de ses codes attitudinaux et comportementaux, et non une création originale).C'est pourquoi il est suggéré de regarder les pseudo-créations idéologiques du terrorisme comme l'expression d'un conflit psychique, que nous appellerions trouble ou désordre du non-sens, se manifestant par une déviance conformiste au non sens, au contre-sens ou au sens archaïque quand le comportement terroriste exprime une perversion du courant culturel duquel le terroriste, en tant qu'individu social, est issu."
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