Résumé :
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Les troubles psychiatriques sont fréquents dans la population générale et sont souvent associés à une consommation excessive d'alcool. De même, les patients vulnérables à la dépendance à l'alcool présentent un risque accru de troubles psychiatriques. Les interactions complexes entre les différentes pathologies psychiatriques (anxiété, dépression, troubles de la personnalité) et la consommation d'alcool commencent à être élucidées. Par exemple, en présence de trouble lié au stress, la consommation d'alcool peut soulager temporairement les symptômes de la maladie. L'alcool chez ces patients représente un remède ponctuel qui le fragilise au long terme, l'entraînant dans un cercle vicieux de mal-être global. La prise de conscience des comorbidités psychiatrique et alcoolique devrait s'accompagner d'une prise en charge simultanée des deux troubles, notamment la mise en place de traitements pharmacologiques. Contrairement aux recommandations actuelles de la Société française d'alcoologie, préconisant de mettre en place un traitement du trouble psychiatrique après stabilisation de la pathologie addictive, quelques études cliniques suggèrent l'utilité de conjuguer un addictolytique à des antidépresseurs ou à des thymorégulateurs afin de stabiliser rapidement les patients sur les différents plans de la maladie. Ces recherches n'en étant qu'à leurs débuts, il est nécessaire de générer plus de preuves au sein de populations plus importantes aux caractéristiques cliniques et biologiques mieux définies.
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