Résumé :
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Contexte : les enfants atteints de syndrome d'alcoolisation fœtale (SAF) ont un taux élevé de séquelles neuro-développementales à l'âge adulte. En dehors du SAF, les conséquences à long terme d'expositions in utero modérées ou fortes à l'alcool sont en revanche peu connues. Objectif : étudier les conséquences globales à l'âge adulte d'une exposition à l'alcool in utero de plus de 21 verres par semaine. Données et méthodes : cohorte de 77 enfants nés en 1985-86 à Roubaix, suivie à l'âge de 25 ans. Leur scolarité, leur situation sociale et familiale passée et actuelle et leur consommation de substances toxiques ont été comparées selon leur exposition au premier trimestre de grossesse (forte : = 21 verres/semaine, versus faible : 0-20 verres/ semaine). Résultats principaux : les jeunes adultes ayant été fortement exposés ont eu plus de difficultés scolaires (durée de scolarisation plus courte de deux ans et demi, enseignement spécialisé plus fréquent, moins de diplômes) et ont plus souvent connu des événements de vie difficiles (enfance défavorisée, décès du père pour près de la moitié, vie en institution pour un tiers). Ils ne diffèrent pas pour l'emploi, la consommation d'alcool, de tabac ou de cannabis. Conclusion : l'exposition prénatale à plus de 21 verres d'alcool par semaine est liée à un excès de difficultés à l'âge de 25 ans, dont l'origine semble largement liée à l'environnement familial et social dans l'enfance et l'adolescence.
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