Résumé :
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La dépendance met à l'épreuve la solidité et la souplesse des assises narcissiques de chacun, et donc ses capacités à se différencier de l'objet. Dépendantes de soins du fait de fragilités somatiques ou appréhendant de le devenir du fait de leur vieillissement, des personnes consentent très difficilement à l'idée de n'être plus performantes. Confondant l'idéal et la perfection, en partie du fait des normes contemporaines violentes qui prônent le fait de mûrir sans vieillir, certaines personnes vivent toute fragilité compromettant leur autonomie comme trahison à contre-investir par la disqualification d'autrui, l'évitement des effets du vieillissement, la revendication de n'avoir aucunement besoin d'autrui, voire de n'être pas atteintes par les affres du temps. De tels aménagements sont rarement de bon aloi et mettent à mal la capacité de se laisser faire par l'inéluctable du temps qui passe.
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