Résumé :
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La cinquième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5) propose une nouvelle classification des addictions qui va bouleverser l'alcoologie. A ce titre, nous avons souhaité rappeler les évolutions conceptuelles qui ont amené à cette nouvelle classification. On se rappellera que jusque dans les années 1960, l'alcoolisme était classé parmi les troubles de la personnalité et des névroses, et ce n'est qu'en 1972 que les premiers critères diagnostiques ont été publiés avec les travaux de J. Feighner. Dans les années 1970, G. Edwards et M.M. Gross ont proposé une première lecture syndromique de la dépendance, qui a été la base de la définition du diagnostic de la dépendance apparue avec le DSM-III-R. C'est également avec le DSM-III-R qu'est apparue la classification bimodale de l'alcoolisme, avec la distinction des deux dimensions abus et dépendance. Les versions successives du DSM (jusqu'au DSM-IV) retiendront ces deux dimensions, avec une vision hiérarchisée, où l'abus et la dépendance sont exclusifs l'un de l'autre. Avec le DSM-5, cette conception est abandonnée et une seule dimension avec un continuum de degré de sévérité est retenue. Cette nouvelle conception pourrait déboucher sur une approche différente de la prise en charge du sujet alcoolique.
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