Résumé :
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Si l’efficacité des traitements de substitution n’est plus à démontrer en termes d’impact sociosanitaire, de nombreux patients sous traitement de substitution expriment le désir d’arrêter la substitution, évoquant souvent une lassitude de la dépendance, des impératifs familiaux ou professionnels. Au Centre Médical Marmottan, de nombreux patients viennent ainsi demander une hospitalisation pour sevrage de méthadone ou de buprénorphine. Nous avons réalisé une étude rétrospective portant sur les caractéristiques et le devenir des 21 patients hospitalisés pour arrêt de la méthadone au cours de l’année 2011 au Centre Médical Marmottan. En 2013, parmi ces 21 patients, 9 avaient repris un traitement par méthadone, 8 étaient perdus de vue, 4 étaient toujours suivis au centre et n’avaient pas repris de traitement par méthadone. Parmi ces 4 patients, 2 étaient dépendants à l’alcool. Si la demande initiale est souvent celle de sevrage définitif de la méthadone, les résultats de notre étude montrent que la réalité est plus complexe, et que l’hospitalisation n’est souvent qu’une étape dans le parcours du patient dépendant. Répondant aux demandes de patients souhaitant arrêter la substitution, l’hospitalisation – moment de rupture avec le produit, mais aussi avec l’environnement – participe ainsi d’une clinique de l’addiction qui, au-delà du sevrage et de l’abstinence, accompagne le patient dans son questionnement sur la dépendance et le rôle qu’elle joue dans son lien aux autres et à lui-même.
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