Résumé :
|
L'alcoolo-dépendance est le trouble mental le plus répandu. Elle a des répercussions importantes sur les plans psychologique, physiologique, économique et social. La prise en charge de ce trouble demeure cependant peu efficace, avec un taux de rechute de 75 % durant les six mois post-traitement. Développer et valider de nouvelles interventions psychologiques pour réduire ce taux de rechute sont donc nécessaires. Initialement conçues pour traiter les troubles anxieux, les interventions basées sur la réduction des biais attentionnels pourraient contribuer à réduire les risques de rechute chez les personnes dépendantes. En effet, les personnes alcoolo-dépendantes présentent des biais attentionnels envers les stimuli liés à l'alcool, corrélés à l'intensité des épisodes de craving. Etant donné le rôle du craving dans la rechute, des études exploratoires ont testé l'utilité de programmes thérapeutiques visant à réduire le biais attentionnel. Ces premières études montrent un effet du réentraînement attentionnel sur le taux de rechute. Leur application clinique pourrait, en complément des prises en charge traditionnelles, améliorer l'efficacité du traitement. Les objectifs de cet article sont de décrire les méthodes d'évaluation et de modification des biais attentionnels, et de présenter une revue critique des études ayant utilisé cette technique chez des personnes alcoolo-dépendantes.
|