Résumé :
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Objectifs : notre étude avait pour buts, d'une part, d'évaluer la concordance entre un questionnaire et un test urinaire de dépistage de l'usage de stupéfiants en milieu carcéral en Côte d'Ivoire et, d'autre part, d'identifier les facteurs susceptibles d'expliquer l'écart entre ces deux approches. Méthodologie : l'usage de stupéfiants durant l'incarcération a été évalué à partir d'une enquête transversale auprès de 112 détenus de la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan, entre septembre et novembre 2003. La concordance entre les déclarations d'usage de stupéfiants et les tests urinaires de dépistage de cinq drogues illicites a été estimée par le coefficient Kappa. Résultats : le questionnaire surestimait largement la prévalence d'usage de stupéfiants par rapport au test urinaire : 37,50 % vs 18,75 % (p < 0,05). Globalement, la concordance entre les deux approches était médiocre (K = 0,336). Toutefois, la concordance était parfaite chez les femmes détenues (100 %), bonne chez les commerçants et travailleurs du secteur informel (69 %) et modérée chez les détenus recevant leurs repas de l'extérieur (46 %). Conclusion : les résultats suggèrent que le questionnaire pourrait être pertinent pour certaines catégories de détenus. Toutefois, une évaluation plus précise des doses consommées et la confirmation des tests urinaires par chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse constituent un préalable à l'utilisation de cet outil.
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