Résumé :
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"Enclins à demander un traitement de substitution aux opiacés, les héroïnomanes incarcérés sont plus réticents à solliciter un suivi psychologique, pourtant, il arrive que ces personnes s'engagent avec authenticité dans cette démarche, C'est le cas de Pedro, âgé de 24 ans, dont les auteurs présentent l'observation détaillée. L'abord psychothérapique de ce patient l'a aidé à élaborer un deuil récent et à réactualiser l'impact psychique d'un environnement affectif précoce peu stimulant, Ce cheminement a été rendu possible par l'instauration rapide et le maintien d'une alliance thérapeutique chaleureuse et tenace, Lès auteurs repèrent en filigrane que la phase d'incarcération, comprise entre l'adaptation au milieu carcéral et la préparation à la sortie, est particulièrement propice au remaniement des soubassements psychodynamiques de l'héroïnomanie. Ils estiment par contre que le déploiement d'une telle fenêtre thérapeutique se heurte à l'installation ""routinière"" des détenus dans le confort a-conflictuel des traitements de substitution, à leur polarisation consumériste sur les mesures d'alternative à l'incarcération et à la recrudescence des attitudes d'isolement farouche face au développement des peines plancher."
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