Résumé :
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"Notre pratique clinique auprès de patients addictifs nous conduit régulièrement à nous interroger sur nos prises en charge. Au-delà d'une réflexion sur le quotidien, partir d'études de cas nous permet d'élargir nos champs d'investigation pour solliciter les éclairages des théories et des recherches les plus récentes, développer ainsi nos capacités de compréhension et améliorer nos modes de prise en charge pour ces patients dits compliqués. Le travail sur le cas de Madame E. nous permet de reprendre des théories qui nous semblent le mieux correspondre à nos pratiques, comme celles de l'attachement qui permet de rechercher les racines, inscrites dans les mémoires du corps, des apprentissages précoces. Le système cognitif se construit avec ses dysfonctionnements conditionnant durablement la façon de se connaître, soi et le monde, et donc la manière d'être, d'exister. L'estime de soi constitue alors le reflet et la traduction de ces rigidités du ""comment je me vois et vois le monde"". La souffrance de cette patiente s'inscrit dans la répétition de conduites et la dépendance à sa maladie, directement issues de ses apprentissages. Les allers et retours incessants de nos patients entre leurs avancées et leurs régressions doivent provoquer chez les soignants leurs capacités à s'interroger, à évoluer dans leurs pratiques pour éviter l'usure, garantissant ainsi le cadre thérapeutique propice aux réapprentissages, donc aux changements."
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