Résumé :
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L’abord des toxicomanies est le plus souvent établi dans sa référence aux toxiques : quels produits, quels mécanismes neurophysiologiques et biochimiques, quelles circulations « dans les rues », de « quelles villes », etc. ? Cette même fascination que celle du « toxicomane », nous pouvons la prendre en compte selon un autre abord, clinique si ce n’est psychanalytique, celui de la relation d’objet. Produit fascinant de par une certaine efficace. Produit modificateur de conscience. Produit libérateur de l’inconscient... et captateur de l’esprit, obsédant de par ses effets, tyrannique voire persécuteur de par le « besoin » qu’il engendre, besoin aux effets dans le corps et dans la pensée. Cette efficacité immédiate – j’insiste : immédiate ! – et l’aspect corporel, voire essentiellement organique suscitant un intérêt relayé par les explications au mieux vraiment scientifiques – j’insiste : vraiment ! – sont à la fois pris et mis en avant par un discours d’aujourd’hui. Mais Freud lui-même ne disait-il pas, avec la découverte de la cocaïne comme traitement efficace : « c’est maintenant seulement que je me sens médecin » ! Ainsi, les toxicomanies, comme toutes ces addictions d’aujourd’hui, nous semblent relever d’« un écart de langage ». C’est-à-dire d’une relégation au second plan du fait que l’homme parle, relégation qui est bien sûr... à analyser. C’est notre hypothèse et notre essai.
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