Résumé :
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C’est à partir des années 1960, lorsque la pharmacologie et la neurobiologie ont montré qu’elles pouvaient intervenir de façon efficace sur certaines maladies mentales ou neurologiques, qu’une sorte de guerre s’est déclarée entre les « bio » et les « psy ». Depuis cette période, les connaissances ont considérablement progressé de part et d’autre mais les avancées n’ont pas été suffisantes pour empêcher les controverses d’être toujours présentes. Nous proposons que l’humeur, un paramètre que les « psy » connaissent bien et que les « bio » commencent à connaître, serve de médiateur entre les deux écoles. Pour certains neurobiologistes, l’humeur serait l’expression des interactions entre les trois principaux ensembles de neuromodulation du système nerveux central, la dopamine, la noradrénaline et la sérotonine. Nous avons montré que les systèmes noradrénergiques et sérotoninergiques se contrôlent mutuellement et que la prise répétée de drogues – psychostimulants, opiacés, alcool ou tabac – entraîne un découplage de ces deux systèmes. La conséquence de ce découplage serait une perturbation de la régulation de l’humeur en situation de sevrage, la prise de produit devenant la solution la plus simple pour rétablir un équilibre. Ces monoamines ne sont cependant pas que les substrats biologiques de l’humeur, l’activité de leurs neurones dépend aussi de l’environnement et d’éléments inconscients qui rassemblent et représentent l’histoire de l’individu.
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